J’ai exposé 6 photos de cette série lors de l’exposition de mon club « O2 le Cercle des Photographes » en 2010.
Puis quelques mois plus tard elle obtint également la 1ère place au concours National Auteurs 1 !
« Le pavillon des enfants fous » est un roman de Valérie Valère.
C’est un de ces livres qu’on lit à l’adolescence et qui reste dans la mémoire, indélébiles, comme un air sombre qui frappe votre crâne de ses petites notes tragiques.
Valérie Valère était anorexique, fragile et triste.
A 13 ans elle fut internée au pavillon des enfants fous d’un grand hôpital parisien pour la soigner de son « anorexie ».
A 15 ans elle a écrit le récit de ce séjour.
A 17 ans la poésie était ma passion, ce livre me trottait toujours dans la tête, j’en écrivis un poème :
J’entends les hurlements d’une jeune poupée
Les sanglots si longs qu’ils cherchent à s’échapper
Entre ces quatre murs vivent les enfants fous
« Être » malgré tout et derrière des verrous !
Dans ces couloirs murés fruit des civilisés
De froids visages de filles décomposées
Jettent des regards indolents privés d’amour
Mais rien de grave, la Terre tourne toujours.
Valérie se cache sous les draps pour souffrir
Mais les plateaux défilent, il faut bien grossir !
Ils ont méprisé ton refus de te nourrir
Çà ne les regarde pas… le droit de mourir.
La clef tourne, tourne… l’infirmière ravie
Vient offrir ses pilules de survie
Quel affreux sourire que celui sur sa bouche
La douce Valérie vous restera farouche !
Dans ce pavillon on sauve la race humaine
Comment se perdre quand nous charrions nos chaînes ?
Valérie n’a pas de douleurs sinon au cœur,
La grosse dame blanche apaise ses malheurs !
La garde de nuit se prenant pour leur maman
Vient surveiller sans bruit les rêves des enfants,
Les enfants fous qui ont vu la folie du monde
Et qui ont préféré chercher leur outre-tombe.
Valérie hurle… « Je suis ici pour crever !»
Mais la puante odeur, aux narines gavées,
Rôde en riant et se dit l’unique échéance,
La liberté se gagne au prix de la souffrance.
Tu voulais être libre et quitter ce troupeau
Répugnant, plein de vices, creuser ton tombeau.
Ta torture est là, tu dois vivre malgré toi
Et tu sais qu’entre ces murs tu n’as pas le choix.
Quelque part en France on enferme des enfants
Leurs rires s’assèchent entre quatre murs blancs
Citoyens ! il vous est bon de fermer les yeux
Par l’indifférence vous dormirez bien mieux.
Le pavillon des fous est peut-être dehors,
Nous sommes prisonniers de notre beau décor
Nous avons cédé à cet infâme chantage
Qui nous offre la vie, la joie… dans une cage.
Ma série photo : Le pavillon des enfants fous
Article sur PhotOrleans sur mon grand prix National Auteur